CHAPITRE IV. l5 faible et je dévorerai les fruits de sa peine : et je dirai : C’est Dieu qui l’a décrété, c’est le Sort qui l’a vou lu. » —Mais moi, j’en jure par les lois du ciel et de la terre, et par celles qui régissent le cœur humain ! l’hypo crite sera déçu dans sa fourberie, l’injuste dans sa rapa cité; le soleil changera son cours avant que la sottise prévale sur la sagesse et le savoir, et que l’aveuglement l’emporte sur la prudence, dans l’art délicat et profond de procurer à l’homme ses vraies jouissances, et d’asseoir sur des hases solides sa félicité. » CHAPITRE IV. l’exposition. Ainsi parla le Fantôme. Interdit de ce discours , et le cœur agité de diverses pensées, je demeurai long-temps en silence. Enfin, m’enhardissant à prendre la parole , je lui dis : « O Génie des tombeaux et des ruines ! ta pré sence et ta sévérité ont jeté mes sens dans le trouble ; mais la justesse de ton discours rend la confiance à mon ame. Pardonne à mon ignorance. Hélas ! si l’homme est aveu>- gle, ce qui fait son tourment fera-1-il encore son crime ? J’ai pu méconnaître la voix de la raison ; mais je ne l’ai point rejetée après l’avoir connue. Ah ! si tu lis dans mon cœur, tu sais combien il désire la vérité , tu sais qu’il la recherche avec passion Et n’est-ce pas à