IO LES RUINES. tout-à-coup à ina gauche, dans le mélange du clair- obscur de la lune, au travers des colonnes et des ruines d’un temple voisin, il me sembla voir un Fantôme blan châtre enveloppé d’une draperie immense, tel que l’on peint les spectres sortant des tombeaux. Je frissonnai; et tandis qu’ému d’effroi j’hésitais de fuir ou de m’assurer de l’objet, les graves accens d’une voix profonde me firent entendre ce discours : (i Jusques a quand l’homme importunera -1 - il les deux d’une injuste plainte ? Jusques à quand, par de Yaines clameurs, accuscra-t-il le soht de ses maux ? Ses yeux seront-ils donc toujours fermés h la lumière, et son cœur aux insinuations de la vérité et de la raison ? Elle s’offre paitout à lui, cette vérité lumineuse, et il ne la voit point! Le cri de la raison frappe son oreille, et il ne l’entend pas ! Homme injuste! si tu peux un instant suspendre le prestige qui fascine tes sens ! si ton cœur est capable de comprendre le langage du raisonnement, interroge ces ruines ! Lis les leçons qu’elles te présen tent!.... Et vous, témoins de vingt siècles divers, tem ples saints! tombeaux vénérables! murs jadis glorieux, paraissez dans la cause de la nature même! Venez au tribunal d’un sain entendement déposer contre une ac cusation injuste! venez confondre les déclamations d’une fausse sagesse ou d’une piété hypocrite, et vengez la terre et les cieux de l’homme qui les calomnie ! » Quelle est-elle, cette aveugle fatalité, qui, sans règle et sans lois, se joue du sort des mortels? Quelle est cette nécessité injuste qui confond l’issue des actions,