CHAPITRE UR. 9 vrantma tète du pan de mon manteau, je me livrai à de sombres méditations sur les choses humaines. Ah ! mal heur à l’homme, dis-je dans ma douleur ; une aveugle fatalité se joue de sa destinée ! Une nécessité funeste régit au hasard le sort des mortels. Mais non : ce sont les dé crets d’une justice céleste qui s’accomplissent! Un Dieu mystérieux exerce ses jugemens incompréhensibles ! Sans doute il a porté contre cette terre un anathème secret ; en vengeance des races passées, il a frappé de malédic tion les races présentes. Oh ! qui osera sonder les pro fondeurs de la Divinité ( i ) ? Et je demeurai immobile, absorbé dans une mélancolie profonde. CHAPITRE III. LE FANTÔME. Cependant un bruit frappa mon oreille ; tel que l’agi tation d’une robe flottante et d’une marche à pas lents sur des herbes sèches et frémissantes. Inquiet, je soulevai mon manteau, et jetant de tous côtés un regard furtif, (i) La fatalité est le préjugé universel et enraciné des Orien taux : cela était écrit , est leur réponse à tout ; de là leur apa thie et leur négligence, qui sont un obstacle radical à toute ins truction et civilisation.