LES RUINES. G tions pressées... Ah! que sont devenus ces âges d’abon dance et de vie ? Que sont devenues tant de brillantes créations de la main de l’homme ? Où sont-ils ces rem- partsde Ninive, cesmurs de Babylone, ces palais de Persépolis , ces temples de Balbeck et de Jérusalem ? Où sont ces flottes de Tyr, ces chantiers d'Aracl, ces ateliers de Sidon, et cette multitude de matelots, de pi lotes, de marchands, de soldats? et ces laboureurs, et ces moissons, et ces troupeaux, et toute cette création d’êtres vivans dont s’enorgueillissait la face de la terre ? Hélas! je l’ai parcourue, cette terre ravagée ! J’ai visité les lieux qui furent le théâtre de tant de splendeur, et je n’ai vu qu’abandon et que solitude J’ai cherché les anciens peuples et leurs ouvrages , et je n’en ai vu que la trace , semblable à celle que le pied du passant laisse sur la pous sière. Les temples se sont écroulés, les palais sont renver sés, les ports sont comblés, les villes sont détruites, et la terre, nue d’habitans, n’est plus qu’un lieu désolé de sé pulcres.... Grand Dieu! d’où viennent de si funestes ré volutions? Par quels motifs la fortune de ces contrées a- t-elle si fort changé? Pourquoi tant de villes se sont-elles détruites ? Pourquoi cette ancienne population nes’est-clle point reproduite et perpétuée ? Aiusi livré à ma rêverie , sans cesse de nouvelles ré flexions se présentaient à mon esprit. Tout, continuai-je, égare mon jugement et jette mon cœur dans le trouble de l’incertitude. Quand ces contrées jouissaient de ce qui compose la gloire et le bonheur des hommes, c’étaient des peuples infidèles qui les habitaient : c’était le Plièni-