CHAPITRE XII. 317 R. Oui, quaud elle est faite selon cette règle; sans quoi elle devient une imprudence et un vice, en ce qu’elle fomente l’oisiveté, qui est nuisible au mendiant et à la société ; nul n’a' droit de jouir du bien et du travail d’au trui, sans rendre un équivalent de son propre travail. D. La loi naturelle considère-t-elle comme vertus l’es pérance et la foi, que l’on joint à la charité? R. Non ; car ce sont des idées saus réalité ; que s’il en résulte quelques effets, ils sont plutôt à l’avantage de ceux qui n’ont pas ces idées que de ceux qui les ont; en sorte (jue l’on peut appeler la foi et Vespérance les vertus des dupes au profit des fripons. O. La loi naturelle prescrit-elle la probité? R. Oui; car la probité n’est autre chose que le respect de ses propres droits dans ceux d’autrui : respect fondé sur un calcul prudent et bien combiné de nos intérêts comparés a ceux des autres. I). Mais ce calcul, qui embrasse des intérêts et des droits compliqués dans l'état social, n’exige-t-il pas des lumières et des connaissances qui en font une science diffi cile? R. Oui, et une science d’autant plus délicate, que l’honnête homme prononce dans sa propre cause. D. La probité est donc un signe d’étendue et de jus tesse dans l’esprit ? R. Oui, car presque toujours l’honnête homme néglige un intérêt présent afin de ne pas eu détruire un à venir; tandis que le fripon fait le contraire, et perd un grand intérêt à venir pour un petit intérêt présent. mm