CHAPITRE X. 3l I scrvation de la famille : les frères unis se défendent mu tuellement de toute oppression ; ils s’aident dans leurs be soins , se secourent dans leurs infortunes, et assurent ainsi leur commune existence; tandis que les frères désunis, abandonnés chacun à leurs forces personnelles, tombent tous dans les inconvéniéns de l’isolement et de la faiblesse individuelle. C’est ce qu’exprimait ingénieusement ce roi scythe qui, au lit de la mort, ayant appelé ses enfans, leur ordonna de rompre un faisceau de flèches : les jeunes gens, quoique nerveux, ne l’ayant pu, il le prit à son tour, et l’ayant délié, il brisa du bout des doigts chaque flèche séparée. Voilà, leur dit-il, les effets de l’union : uni en faisceau, vous serez invincibles ; pris séparément, vous serez brisés comme des roseaux. I). Quels sont les devoirs réciproques des maîtres et des serviteurs? R. C’est la pratique des actions qui leur sont respec tivement et justement utiles; et là commencent les rap ports de la société ; car la règle et la mesure de ccs actions respectives est l’équilibre ou l’égalité entre le service et la récompense, entre ce que l’un rend et ce que l’autre donne ; ce qui est la base fondamentale de toute société. Ainsi, toutes les vertus domestiques et individuelles se rapportent plus ou moins médiatement, mais toujours avec certitude, à l’objet physique de l’amélioration et de la conservation de l’homme, et sont par là des préceptes résultans de la loi fondamentale de la nature dans sa for mation. 9,8...