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CHAPITRE VIII. 3o3 tude et nécessité ces opérations et ces cliangemens. D. Pourquoi dites-vous que l’activité est une vertu selon la loi naturelle ? R. Parce que l’homme qui travaille et emploie utile ment son temps , en retire mille avantages précieux pour son existence. Est-il né pauvre, son travail fournit à sa subsistance; et si de plus il est sobre, continent, prudent, il acquiert bientôt de l’aisance, et il jouit des douceurs de la vie : son travail même lui donne ces vertus ; car, tan dis qu’il occupe son esprit et son corps, il n’est point af fecté de désirs déréglés, il ne s’ennuie point, il contracte de douces habitudes, il augmente ses forces, sa santé, et parvient à une vieillesse paisible et heureuse. D. La paresse et l’oisiveté sont donc des vices dans la loi naturelle ? R. Oui, et les plus pernicieux de tous les vices ; car elles conduisent à tous les autres. Par la paresse et l’oisi veté , l’homme reste ignorant et perd même la science qu’il avait acquise : il tombe dans tous les malheurs qui accompagnent l’ignorance et la sottise ; par la paresse et l’oisiveté, l’homme, dévoré d’ennuis, se livre, pour les dissiper, à tous les désirs de ses sens, qui, prenant de jour en jour plus d’empire, le rendent intempérant, gourmand, luxurieux, énervé, lâche, vil et méprisable. Par l’effet certain de tous ces vices, il ruine sa fortune, consume sa santé, et termine sa vie dans toutes les an goisses des maladies et de la pauvreté. D. A vous entendre, il semblerait que la pauvreté fût un vice l