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1 LES RUINES. et que misère, mon cœur était oppressé de tristesse et d’in dignation. Chaque jour je trouvais sur ma route des champs aban donnés, des vidages désertés, des vides en ruines : sou vent je rencontrais d’antiques monumens, des débris de temples, de palais et de forteresses; des colonnes, des aqueducs, des tombeaux : et ce spectacle tourna mon es prit vers la méditation des temps passés, et suscita dans mon cœur des pensées graves et profondes. Et j’arrivai à la ville de Hems, sur les bords de l’Oronte ; et là, me trouvant rapproché de celle de Pal- myre, située dans le désert, je résolus de connaître par moi-même ses monumens si vantés ; et, après trois jours de marche dans des solitudes arides, ayant traversé une vallée remplie de grottes et de sépulcres , tout-à-coup, au sortir de cette vallée, j’aperçus dans la plaine la scène de ruines la plus étonnante : c’était une multitude innom brable de superbes colonnes debout, qui, telles que les avenues de nos parcs, s’étendaient à perte de vue en fdes symétriques. Parmi ces colonnes étaient de grands édifi ces, les uns entiers, les autres demi-écroulés. De toutes parts la terre était jonchée de semblables débris, de cor niches, de chapiteaux, de fûts, d’entablemens, de pilas tres, tous de marbre blanc, d’un travail exquis. Après trois quarts d’heure de marche le long de ces ruines, j’entrai dans l’enceinte d’un vaste édifice, qui fut jadis un temple dédié au soleil } et je pris l’hospitalité chez de pauvres paysans arabes, qui ont établi leurs chaumières sur le parvis même du temple; et je résolus de demeurer