LA LOI NATURELLE. 296 le jouet et le mépris de tout ce qui l’environne ; il con tracte dans l’ivresse des marchés ruineux, cl il perd scs affaires; il lui échappe des propos outrageux qui lui sus citent des ennemis, des repentirs; il remplit sa maison de troubles, de chagrins, et finit par une mort précoce ou par une vieillesse cacochyme. D. La loi naturelle interdit-elle absolument l’usage du vin? R. Non : elle en défend seulement l’abus ; mais comme de l’usage A l’abus le passage est facile et prompt pour le vulgaire, peut-être les législateurs qui ont proscrit l’usage du vin ont-ils rendu service à l’humanité? D. La loi naturelle défend-elle l’usage de certaines viandes, de certains végétaux, à certains jours, dans cer taines saisons? R. Non : elle ne défend absolument que cc qui nuit à la santé ; scs préceptes varient à cet égard comme les per sonnes, et ils composent même une science très-délicate et très-importante; car la qualité, la quantité, la combi naison des aliincns, ont la plus grande influence, non- seulement sur les affections momentanées de lame, mais encore sur ses dispositions habituelles. Un homme n’est point, à jeun, le même qu’après un repas, fùt-il sobre. Un verre de iiqueur, une tasse de café donnent des degrés divers de vivacité, de mobilité, de disposition à la colère, à la tristesse ou à la gaîté ; tel mets, parce qu’il pèse à l’es tomac, rend morose et chagrin; et tel autre, parce qu’il se digère bien, donne de l’allégresse, du penchant à obli ger, à aimer. L’usage des végétaux, parce qu’ils nour-