CHAPITRE IV. 289 R. Ou entend par ce mot physique, tout ce qui agit immédiatement sur le corps. La sauté est un bien phy sique ; la maladie est un mal physique. Par moral, ou entend ce qui 11’agit que par des conséquences plus ou moins prochaines. La calomnie est un mal moral ; la bonne réputation est un bien moral, parce que l’une et l’autre occasionne à notre égard des dispositions et des habitudes (1) de la part des autres hommes, qui sont utiles ou nuisibles à notre conservation, et qui attaquent ou favorisent nos moyens d’existence. D. Tout ce qui tend à conserver ou à produire est donc un bien ? R. Oui, et voilà pourquoi certains législateurs ont placé au rang des œuvres agréables à Dieu, la culture d’un champ et la fécondité d’une femme. D'. Tout ce qui tend à donner la mort est donc un mal? R. Oui : et voilà pourquoi des législateurs ont étendu l’idée du mal et du péché jusque sur le meurtre des ani maux. D Le meurtre d’un homme est donc un crime dans la loi naturelle ? R. Oui : et le plus grand que l’on puisse commettre ; car tout autre mal peut se réparer, mais le meurtre ne se répare point. D. Qu’cst-ce qu’un péché dans la loi naturelle ? (1) C’est de ce mot habitudes, actions répétées, en latin mores, que vient le mot moral et toute sa famille.