CHAPITRE XXIV. 21 1 Après quelque temps, le législateur ayant rétabli le si lence : « Peuples, dit-il, expliquez-nous ce problème. Je vous ai proposé plusieurs questions, sur lesquelles vous avez tous été d’accord, sans distinction de race ni de secte : hommes blancs, hommes noirs, sectateurs de Mahomet ou de Mo'ise, adorateurs de Boudda ou de lésons, vous avez tous fait la même réponse. Je vous en propose une autre, et vous êtes tous discordans! Pourquoi cette unanimité dans un cas , et cette discordance dans un autre ? » Et le groupe des hommes simples et sauvages prenant la parole, répondit : « La raison en est simple : dans le premier cas, nous voyons, nous sentons les objets ; nous en parlons par sensation : dans le second , ils sont hors de la portée de nos sens ; nous n’en parlons que par con jecture. » « Vous avez résolu le problème, dit le législateur : ainsi, votre propre aveu établit cette première vérité : » Que toutes les fois que les objets peuvent être soumis à vos sens vous êtes d’accord dans votre prononcé ; » Et que vous ne différez , d’opinion, de senti ment , que quand les objets sont absens et hors de votre portée. » Or, de ce premier fait en découle un second, éga lement clair et digne de remarque. De ce que vous êtes d’accord sur ce que vous connaissez avec certitude, il s’ensuit que vous n’êtes discordans que sur ce que vous ne connaissez pas bien , sur ce dont vous n’êtes pas