CHAPITRE XXIV. 209 vous devient-il un motif de conviction, un argument de vérité ? » En second lieu, lorsque nous méditons sur l’exclu sion respective et l’intolérance arbitraire de vos préten tions, nous sommes effrayés des conséquences qui décou lent de vos propres principes. Peuples ! qui vous dévouez tous réciproquement aux traits de la colère céleste, sup posez qu’en ce moment l'Etre universel que vous révé rez , descendît des cieux sur cette multitude, et qu’in vesti de toute sa puissance, il s’assît sur ce trône pour vous juger tous, supposez qu’il vous dît : « Mortels! c’cst » votre propre justice que je vais exercer sur vous. Oui, )> de tant de cultes qui vous partagent, un seul aujour- » d’iiui sera préféré; tous les autres, toute cette multi- » tude d’étendards, de peuples, de prophètes, seront » condamnés à une perte éternelle; et ce 11’cst point » assez parmi les sectes du culte choisi , une seule » peut me plaire, et toutes les autres seront condamnées ■ » mais ce n’est point encore assez : de ce petit groupe ré- » serve, il faut que j’exclue tous ceux qui n’ont pas rem- » pli les conditions qu’imposent ses préceptes : ô hom- )> mes! à quel petit nombre à"élus avez-vous borné votre » race ! à quelle pénurie de bienfaits réduisez-vous mon » immense bonté ? à quelle solitude d’admirateurs con- » damnez-vous ma grandeur et ma gloire ? » Et le législateur se levant : N’importe ; vous l’avez voulu; peuples! voilà l’urne où vos noms sont placés : un seul sortira.... Osez tirer cette loterie terrible... » Et les peuples, saisis de frayeur, s’écrièrent : Non, non; nous