CHAPITRE XXII 1. *99 vont cru pour vous, et cela sera raisonnable ; puisque c’est pour vous qu’ils ont vu. » Ensuite, qu’est-ce que croire, si croire n’influe sur aucune action? Et sur quelle action influe, par exemple, de croire le monde éternel où non ? » Cela offense Dieu , dirent les docteurs. — Où en est la preuve? dirent les hommes simples. — Dans nos li vres, répondirent les docteurs. — Nous ne les entendons pas, répliquèrent les hommes simples. » Nous les entendons pour vous, dirent les docteurs. » Voilà la difficulté, reprirent les hommes simples. De quel droit vous établissez-vous médiateurs entre Dieu et nous ? » Par ses ordres, dirent les docteurs. » Où est la preuve de ses ordres? dirent les hommes simples. — Dans nos livres, dirent les docteurs. — Nous ne les entendons pas, dirent les hommes simples; et comment ce Dieu juste vous donne-t-il ce privilège sur nous? Comment ce père commun nous oblige-t-il de croire à un moindre degré d’évidence que vous? Il vous a parlé, soit; il est infaillible, et il ne vous trompe pas; vous nous parlez, vous ! qui nous garantit que vous n’ètes pas en erreur, ou que vous ne sauriez nous y induire? Et si nous sommes trompés, comment ce Dieu juste nous sauvera-t-il contre la loi, ou nous condamnera-t-il sur celle que nous n’avons pas connue? » Il vous a donné la loi naturelle, dirent les docteurs. » Qu’est-ce que la loi naturelle? répondirent les hom mes simples. Si cette loi suffit, pourquoi en a-t-il donné