CHAPITRE XXII. 175 pour résoudre le cercle inconnu du globe terrestre par des points connus du cercle céleste ; et la mesure d’un ou de plusieurs degrés du méridien donna avec précision la circonférence totale. Alors, saisissant pour compas le diamètre obtenu de la terre, un génie heureux l’ouvrit d’une main hardie sur les orbites immenses des deux ; et, par un phénomène inoui, du grain de sable qu’à peine il couvrait, l’homme embrassant les distances infinies des astres, s’élança dans les abîmes de l’espace et de la durée : là se présenta à ses regards un nouvel ordre de l’univers ; le globe atome qu’il habitait ne lui en parut plus le cen tre : ce rôle important hit déféré à la masse énorme du soleil; et cet astre devint le pivot enflammé de huit sphères environnantes , dont les mouvemens furent dé sormais soumis à la pression du calcul. » C’était déjà beaucoup pour l’esprit humain, d’avoir entrepris de résoudre la disposition et l’ordre des grands êtres de la nature ; mais non content de ce premier ef fort, il voulut encore en résoudre le mécanisme, en de viner Xorigine et le principe moteur • et c’est là qu’en gagés dans les profondeurs abstraites et métaphysiques du mouvement et de sa cause première , des propriétés inhérentes ou communiquées de la matière , de ses for mes successives, de son étendue, c’est-à-dire de l’es pace et du temps sans bornes, les physiciens théologues se perdirent dans un chaos de raisonneraens subtils et de controverses scolastiques. » Et d’abord l’action du soleil sur les corps terrestres leur ayant fait regarder sa substance comme un feu pur >7-