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164 I.ES RUINES, les démentir ; que jusque-là l’énoncé de toute opinion était libre, sans quoi il était impossible de découvrir la vérité, l’orateur reprit : « Or , de toutes ces causes et de l’association conti nuelle d’idées disparates, résultèrent une foule de désor dres dans la théologie, dans la morale, dans les tradi - lions ; et d’abord, parce que les animaux figurèrent les astres, il arriva que les qualités des brutes., leurs pen- chans , leurs sympathies , leurs aversions passèrent aux dieux, et furent supposés être leurs actions : ainsi, le dieu ichneumon fit la guerre au dieu crocodile ; le dieu loup voulut manger le dieu mouton ; le dieu ibis dévora le dieu serpent ; et la divinité devint un être bizarre, capricieux, féroce, dont l’idée dérégla le jugement de l’homme, et corrompit sa morale avec sa raison. » Et parce que, dans l’esprit de leur culte, chaque famille, chaque nation avait pris \M\irpatron spécial un astre, une constellation, les affections et les antipathies de Vani mal-symbole passèrent à ses sectateurs ; et les partisans du dieu chien furent ennemis de ceux du dieu loup ; les adorateurs du dieu bœuf eurent en horreur ceux qui le mangeaient; et la religion devint un mobile de haine et de combats, une cause insenséede délire et de superstition. » D’autre part,les noms des astres-animaux ayant, par cette même raison de patronage, été imposés à des peuples, à des pays, à des montagnes, à des fleuves, ces objets furent pris pour des dieux , et il en résulta un mélange d’êtres géographiques, historiques et mytholo giques, qui confondit toutes les traditions.