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CHAPITRE XXU. 160 tration de toute science et de toute instruction dans quel ques familles, qui, s’en arrogeant le privilège exclusif, prirent un esprit de corps et à'isolement funeste à la chose publique. Par cette succession continue des mêmes recherches et des mêmes travaux, le progrès des connais sances fut à la vérité plus hâtif ; mais par le mystère qui l’accompagnait, le peuple, plongé de jour en jour dans déplus épaisses ténèbres, devint plus superstitieux et plus asservi. Voyant des mortels produire certains phénomè nes , annoncer , comme à volonté , des éclipses et des comètes, guérir des maladies, manier des serpens, il les crut en communication avec les puissances célestes ; et pour obtenir les biens ou repousser les maux qu’il en at tendait, il les prit pour ses médiateurs et ses interprè tes ; et il s’établit, au sein des États, des corporations sacrilèges d’hommes hypocrites et trompeurs, qui at tirèrent à eux tous les pouvoirs ; et les prêtres, à la fois astronomes , théologues , physiciens, médecins , ma giciens , interprètes des dieux, oracles des peuples, ri vaux des rois, ou leurs complices , établirent, sous le nom de religion, un empire de mystère et un monopole à!instruction , qui ont perdu jusqu’à ce jour les na tions » A ces mots, les prêtres de tous les groupes interrompi rent l’orateur ; et jetant de grands cris, ils l’accusèrent d’impiété,d’irréligion, de blasphème, et voulurent l’em pêcher de continuer ; mais le législateur ayant observé que ce n’était qu’une exposition de faits historiques • que si ces faits étaient faux ou controuvés, il serait aisé de