CHAPITRE XXII. i5 7 » l’iiiver; il sauve le mande du serpent (emblème de » l’humide saison ), et il ramène le règne du bien ( de » l’été, saison de toute jouissance). Le scorpion verse » son venin sur la terre, et re'pand les maladies et la » mort, etc. ; et ainsi de tous les effets semblables. » » Ce langage, compris de tout le monde, subsista d’abord sans inconvénient ;mais, par le laps du temps, lorsque le calendrier eut été réglé, le peuple, qui n’eut plus besoin de l’observation du ciel, perdit de vue le motif de ces expressions ; et leur allégorie, restée dans l’usage de la vie, y devint un écueil fatal à l’entendement et à la raison. Habitué à joindre aux symboles les idées de leurs modèles, l’esprit finit par les confondre : alors, ces mêmes animaux, que la pensée avait transportés aux deux, en redescendirent sur la terre ; mais dans ce re tour, vêtus des livrées des astres, ils s’eu arrogèrent les attributs, et ils en imposèrent à leurs propres auteurs. Alors le peuple, croyant voir près de lui ses dieux, leur adressa plus facilement sa prière ; il demanda au bélier de son troupeau les influences qu’il attendait du bélier céleste ; il pria le scorpion de ne point répandre son venin sur la nature ; il révéra le crabe de la mer, le sca rabée du limon, le poisson du fleuve; et, par une série d’analogies vicieuses, mais enchaînées, il se perdit dans un labyrinthe d’absurdités conséquentes. » Voilà quelle fut l’origine de ce culte antique et bi zarre des animaux; voilà par quelle marche d’idées le caractère de la divinité passa aux plus viles des brutes, et comment se forma le système théologique très-vaste ,