CHAPITRE XXII. l55 naturel, lia dans sa pensée les objets terrestres et célestes qui étaient liés dans le fait ; et leur appliquant un même signe, il donna aux étoiles ou aux groupes qu’il en for mait , les noms mêmes des objets terrestres qui leur ré pondaient. )> Ainsi, l’Éthiopien de Thèbes appela astres de l’j- nondation ou du verse-eau, ceux sous lesquels le fleuve commençait son débordement ; astres du bœuf ou du taureau, ceux sous lesquels il convenait d’appliquer la charrue à la terre ; astres du lion, ceux où cet animal chassé des déserts par la soif, se montrait sur les bords du fleuve ; astres de l’épi ou de la vierge moissonneuse, ceux où se recueillait la moisson ; astres de Y agneau, as tres des chevreaux , ceux où naissaient ces animaux pré cieux : et ce premier moyen résolut une première partie des difficultés. j> D’autre part, l’homme avait remarqué, dans les êtres qui l’environnaient, des qualités distinctives et pro pres à chaque espèce; et, par une première opération, il en avait retiré un nom pour les désigner; par une se conde, il y trouva un moyen ingénieux de généraliser ses idées; et, transportant le nom déjà inventé à tout ce qui présentait une propriété, une action analogue ou sembla ble , il enrichit son langage d’une métaphore perpétuelle. » Ainsi, le meme Ethiopien ayant observé que le re tour de l’inondation répondait constamment à l’appari tion d’une très-belle étoile qui, à cette époque, se mon trait vers la source du Nil, et semblait avertir le labou reur de se garder de la surprise des eaux, il compara i5...