CHAPITRE XXI. l35 dit Fôt, revient parmi les hommes jusqu’à ce qu’il la pratique. » Le lama allait continuer, lorsque les chrétiens, rom pant le silence, s’écrièrent que c’était leur propre religion que l’on altérait, que Fût n’était que lêsous lui-même défiguré, et que les lamas n’étaient que des nestoriens et des manichéens déguisés et abâtardis. Mais le lama, soutenu de tous les chamans, bonzes, gonnis, talapoins dcSiam, de Ceylan, du Japon, de la Chine, prouva aux chrétiens, par leurs auteurs mêmes, que la doctrine des samanéens était répandue dans tout l’Orient plus de mille ans avant le christianis me ; que leur nom était cité dès avant l’époque A’Alexan dre , et que Boutta ou Boudh était mentionné long temps avant Ièsous. Et rétorquant contre eux leur pré tention : « Prouvez-nous maintenant, leur dit-il, que vous-mêmes n’êtcs pas des samanéens dégénérés; que l’homme dont vous laites Y auteur de votre secte n’est pas Fôt lui-même altéré. Démontrez-nous son existence par des monumens historiques à l’époque que vous nous citez ; car, pour nous, fondés sur l’absence de tout témoi gnage authentique, nous vous la nions formellement; et nous soutenons que vos Évangiles mêmes ne sont que les livres des mithriaques de Perse et des esséniens de Sy rie , qui n’étaient eux-mêmes que des samaénens ré formés. » A ces mots, les chrétiens jetant de grands cris, une nouvelle dispute plus violente allait s’élever, lorsqu’un groupe de chamans chinois et de talapoins de Siam ,