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LES RUINES. I 18 sait le Prophète (furie sueur froide ; comment, dans la vision d’une nuit, il avait parcouru quatre-vingt-dix deux monté sur l’animal Boraq, moitié cheval, moitié femme ; comment, doué du don des mira cles, il marchait au soleil sans ombre, faisait reverdir d’un seul mot les arbres , remplissait d’eau les puits , les citernes, et avait fendu en deux le dis que de la lune ; comment, chargé des ordres du ciel, Mahomet avait propagé, le sabre à la inain, la religion la plus digne de Dieu par sa sublimité, et la plus propre aux hommes par la simplicité de ses pratiques, puisqu’elle ne consistait qu’en huit ou dix points : pro fesser l’unité de Dieu; reconnaître Mahomet pour son seul prophète ; prier cinq fois par jour ; jeûner un mois par an ; aller à la Mehke une fois dans sa vie ; donner la dune de ses biens ; ne point boire de vin, ne point manger de porc , et faire la guerre aux infidèles ; qu’à ce moyen, tout musulman devenant lui- mcme apôtre et martyr, jouissait, dès ce monde, d’une foule de biens; et qu’à sa mort, son a me, pesée dans la balance des oeuvres, et absoute par les deux anges noirs ; traversait par-dessus l’enfer, le pont étroit comme un cheveu et tranchant comme un sabre; etqu’enfin elle était reçue dans un lieu de délices, arrosé de fleuves de lait et de miel, embaumé de tous les par fums indiens et arabes, où des vierges toujours chastes, les célestes houris, comblaient de faveurs toujours re naissantes les élus toujours rajeunis. A ces mots, un rire involontaire se traça sur tous les