I I 2 LES RUINES. sentimens et sur vos discordances. Cherchons tous la vérité comme si nul ne la possédait. Jusqu’à ce jour les opinions qui ont gouverné la terre, produites au hasard, accréditées par l’amour de la nouveauté et par l’imitation, propagées par l’enthousiasme et l’ignorance populaires, ont en quelque sorte usurpé clandestinement leur empire. Il est temps, si elles sont fondées, de donner à leur cer titude un caractère de solennité, et de légitimer leur existence. Rappelons-les donc aujourd’hui à un examen général et commun ; que chacun expose sa croyance, et que tous devenant le juge de chacun, cela seul soit reconnu vrai , qui l’est pour le genre humain. » Alors la parole ayant été déférée par ordre de position au premier étendard delà gauche : Il n’est pas permis de douter, dirent les chefs, que notre doctrine ne soit la seule véritable, la seule infaillible. D’abord elle est ré vélée de Dieu même... Et la nôtre aussi, s’écrièrent tous les autres étendards ; il n’est pas permis d’en douter. Mais du moins faut-il l’exposer, dit le législateur ; car l’on ne peut croire ce que l’on ne connaît pas. Notre doctrine est prouvée, reprit le premier étendard, par des faits nombreux, par une multitude de miracles, par des résurrectious de morts, des torrens mis à sec, des montagnes transportées, etc. Et nous aussi, s’écrièrent tous les autres, nous avoils une foule de miracles; et ils commencèrent chacun à ra conter les choses les plus incroyables. Leurs miracles, dit le premier étendard, sont despro-