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CHAPITRE XX. ia5 tistes, les presbytériens, les wicléfites, les osian- drins y les manichéens, les méthodistes, les adami- tes, les contemplatifs, les trembleurs, les pleureurs, et cent autres semblables ; tous partis distincts, se persé cutant quand ils sont forts, se tolérant quand ils sont fai bles, se haïssant au nom d’un Dieu de paix , se faisant chacun un paradis exclusif dans une religion de charité universelle, se vouant réciproquement, dans l’autre monde, à des peines sans fin, et réalisant, dans celui-ci, l’enfer que leurs cerveaux placent dans celui-là. » Après ce groupe, voyant un seul étendard de couleur hyacinthe , autour duquel étaient rassemblés des hom mes de tous les costumes de l’Europe et de l’Asie : « Du moins, dis-je au Génie, trouverons-nous ici de l’unani mité. — Oui, me répondit-il, au premier aspect, et par cas fortuit et momentané : ne reconnais-tu pas ce système de culte ? » Alors apercevant le monogramme du nom de Dieu en lettres hébraïques, et les palmes que tenaient en main les rabbins : « Il est vrai, lui dis-je, ce sont les enfans de Moïse dispersés jusqu’à ce jour, et qui, abhor rant toute nation , ont été partout abhorrés et persécutés. — Oui, reprit-il, et c’est par cette raison que, n’ayant ni le temps ni la liberté de disputer , ils ont gardé l’appa rence de l’unité; mais à peine , dans leur réunion, vont- ils confronter leurs principes et raisonner sur leurs opi nions, qu’ils vont, comme jadis, se partager au moins en deux sectes principales (i), dont l’une, s’autorisant (i) Les Saéucéens et les Pharisiens.