CHAPITRE XIV. 7 5 CHAPITRE XIV. LE GRAKD OBSTACLE AU PERFECTIONNEMENT. Le Gcnie se tut... Cependant, prévenu de noirs senti- raens, mon esprit demeura rebelle à la persuasion ; mais craignant de le choquer par ma résistance, je demeurai silencieux... Après quelque intervalle, se tournant vers moi et me fixant d’un regard perçant : « Tu gardes le si lence! reprit-il, et ton cœur agite des pensées qu’il n’ose produire !... » Interdit et troublé: « O Génie ! lui dis-je, pardonne ma faiblesse : sans doute ta bouche ne peut pro férer que la vérité ; mais ta céleste intelligence en saisit les traits là ou mes sens grossiers ne voient que des nuages. J’en fais l’aveu : la conviction n’a point pénétré dans mon ame , et j’ai craint que mon doute ne te fut une offense. » Et qu’a le doute , répondit-il, qui en fasse un cri me ? L’homme est-il maître de sentir autrement qu’il n’est afTecté ?.... Si une vérité est palpable et d’une prati que importante, plaignons celui qui la méconnaît : sa peine naîtra de son aveuglement. Si elle est incertaine , équi voque , comment lui trouver le caractère qu’elle n’a pas ? Croire sans évidence, sans démonstration, est un acte d’ignorance et de sottise : le crédule se perd dans un dé - dale d’inconséquences ; l’homme sensé examine, discute,