à une simple lorgnette d’Opéra, pour lui apprendre que l’objectif achromatique est formé, non d’une seule lentille d’un prétendu verre résultant du mélange de flint et de crown, mais de deux lentilles superposées, faites, chacune séparément, avec F une des deux na tures de verre citées? Se serait-on imaginé que les deux verres des lorgnettes sur lesquels les gants jaunes de nos élégants se promènent délicatement au spectacle, lorsque la vapeur ou la poussière les a ternis, pou vaient être un secret pour l’auteur d’un 't raité d’As- tronomie? Si, entraîné par ton indulgence naturelle, tu voulais ne voir dans le mot mélange qu’une expression gram maticalement impropre , tu serais aussitôt arrêté dans cette bienveillante explication par la phrase suivan te : « Des lunettes de cinq piedsdont les lentilles sont faites » de pareil verre (au singulier) remplacent, etc. »; et, plus bas, tu trouverais que Newton avait lui-même propagé l’erreur commune, sur l’inutilité de chercher des lunettes achromatiques, en soutenant dans son Op tique : « l’impossibilité de construire une lentille de » quelque substance que ce fût et quelque forme qu’on » voulût lui donner qui réfractât également tous les » rayons solaires. » U faut s’y résigner ! les lunettes achromatiques à objectif simple, formé d’un verre mélangé, ont pris rang parmi les stigmates indélébiles réservés comme juste punition , à tous ceux qui veulent entretenir le public de choses qu’ils ignorent. M. de Pontécoulant aura beau s’écrier qu’il a pris sa théorie de l’achroma tisme dans la brochure ou plutôt dans la mystification qui parut il y a quelques années sur les habitants de