88 tout clément, qui ne veut point anéantir; il veut régénérer, et lorsque par ses agents redoutables il parle à l’homme, cette voix sublime doit re tentir dans le coeur du mortel. Cette voix ne veut pas terrasser l’homme: elle veut le réveil et la régénération de lame immortelle. Un rayon de lumière a brillé du côté du couchant: le tonnerre ne gronde plus au dessus des montagnes. La grande voix de l’ouragan ne mugit plus que dans le lointain; l’azur des jours sereins a reparu. La plante abattue relève sa tige humide; l’oiseau rassuré retrouve son doux ramage; la nature épouvantée et comme échappée à d’affreux dangers, semble faire une pause et reprendre haleine. C’est surtout le lendemain d’un orage qu’on est amplement indemnisé de la privation du repos de quelques heures: la campagne entière est comme rajeunie, ainsi que chaque arbre, chaque plante, chaque fleur; l’air est rafraîchi, le Ciel appaisé et réconcilié avec la Terre. Un orage est assez semblable à ces grandes commotions, au physique comme au moral qui, après avoir dévasté, mais aussi purifié, offrent pour la plupart un résultat bienfaisant. Veuillez me permettre, ma chère amie, de Vous transcrire ici quelques idées, qui m’ont été communiquées un jour, et qui sont assez ana logues à ce sujet: L’ordre naturel dans le monde est soumis à deux espèces de mouvements qui, sans s’anéan-