refuge pour l’innocence et le malheur, dans le teins tumultueux et cruel du régime féodal et du droit du plus fort; un sanctuaire de l’ancienne loyauté et grandeur d’âme teutonique. Le vieux château d’Anhalt n’a point servi à des scènes d’atroces iniquités; il n’a point été souillé par ces actes injustes et cruels, dont la chevalerie d’alors s’était si souvent rendue coupable. Si pour parvenir à la plupart des ruines de vieux châteaux, le chemin est scabreux et pénible, celui qui conduit aux ruines du vieux château d’Anhalt, quoique situé sur une énorme montagne, est une charmante promenade, qu’on peut même faire en équipage. Le sommet de la montagne n’offre point, comme ailleurs, de lugubres décombres et l’aspect sauvage et attris tant de la vicissitude des choses humaines: ici tout est d’un aspect riant; et si l’on n’appercevait pas quelques traces d’une haute antiquité, à côté de bosquets d’arbres et de fleurs, de jolis gazons, de bancs, de places de repos; on croirait se trouver dans un jardin moderne. C’est l’ouvrage du Duc régnant. Une petite tribune, construite au haut d’un superbe chêne, qui a vu passer des siècles et des générations, et sur laquelle on monte par un escalier- de 53 degrés, offre un coup d’oeil ravissant. D’ici on apperçoit un vaste et riche paysage: au pied de la montagne c’est la vallée avec ses prairies émaillées de fleurs, avec son ruisseau, qui promène, en serpentant, son cristal