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On finit par opposer à ces châteaux de bri gands d’autres châteaux, qui devaient servir à les tenir en échec; ils s’entre-dctruisirent; mais à peine un château détruit, dix autres s’élevaient. C’était un conflit général de désordre, de licence, une vaste arène de combats, de violences, de vols et de meurtres. Du haut de leurs donjons les chevaliers promenaient leur vue à plusieurs milles à la ronde; dès que des voyageurs se faisaient apper- cevoir, le cor de la sentinelle retentissait: aussi tôt les chevaliers, sur leurs coursiers, s’élancent, comme des éclairs, dans la plaine, et fondent, comme des vautours, sur leur proie. Alors les trompettes, le hennissement des chevaux, les cris d’une joie tumultueuse, étouffaient les cris du désespoir et les gémissements des malheu reuses victimes: les infortunés captifs, le bétail et les effets volés étaient traînés dans de sombres souterrains; et tandis que la terre avait englouti le forfait et sa victime, on célébrait dans la grande salle de festin de bruyantes orgies, qui se prolongeaient jusqu’au lendemain. Mais comme il y avait des chevaliers, qui par leur noble et loyal caractère, et par leurs moeurs exemplaires, faisaient honneur à la chevalerie, fidèles à leurs voeux, craignant Dieu, aimant le prochain, secourant l’opprimé et le pauvre, tels que furent les Rois, Richard, surnommé Coeur- de -Lion, Philippe-Auguste, François I, les Bayard, les Du Guesclin, les Tancrède, les Montmorency, les Gotz de Ber-