joutes finirent par remplacer la guerre, dont elles étaient les simulacres. Les tournois, tout comme les croisades, étaient très-dispendieux, et contribuèrent le plus à appauvrir la noblesse. Les châteaux - forts ont pris naissance dans le septième siècle, lorsque les Normands, les Ycnèdcs et les Ilongrais pénétrèrent par tout, mettant tout à feu et à sang. Les bourgs des Romains, construits sur les bords du Rhin et du Danube, y servirent de modèles. Dans l’origine, avant l’existence des villes, ces châteaux furent pour l’habitant du pays l’a- sylc de la justice et de la protection contre la violence et les insultes. Us devaient être pour l’état, ce que les monastères avaient la voca tion d’être pour la religion; pendant quelque tems c’était le cas. Mais les uns, comme les autres, ne dégénérèrent que trop tôt. De châteaux protecteurs ces asyles devinrent des repaires de brigands, indignes du nom de che valiers. Déjà Charles-le-Chauve fit détruire en 864 plusieurs châteaux, qui avaient été construits sans la permission royale, les Papes les foudroy èrent d’anathèmes: mais dans ces tems d’une licence effrénée, où les rois et les loix étaient sans force, toute mesure resta infructueuse. La construction de ces châteaux se fit par les mains du peuple qui, indépendamment de cette vexa tion, fut contraint, par une cruelle violence, d’approvisionner la garnison.