193 Ce qui se manifeste clans tout le pays d’Anhalt, cette heureuse aisance répartie d’une manière générale et bienfaisante, cette industrie exemplaire, cette gaieté de coeur des habitants de toutes les classes, se fait voir surtout et au premier abord à Bernbourg, où le Duc Souverain, comme dans tout Son pays, est cordialement chéri et respecté, car de fait II joint au titre de Souverain celui de Père de Ses sujets. En quittant le pays de Bernbourg, où nous avons passé des jours de fêtes, il est bien na turel d’éprouver le même sentiment qu’on ressent lorsqu’on se sépare d’un ancien et cher ami. Heureusement pour nous le passage du Duché de Bernbourg dans celui de Kôthen est un motif de consolation et un nouveau plaisir qui nous est réservé. Le pays de Kôthen n’offre pas des mon tagnes et des vallons, mais un idéal de la ferti lité de la terre, un modèle de l’industrie rurale, un pays très-riche et qui parmi ses paysans compte nombre de capitalistes: c’est un vaste jardin anglais. La ville de Kôthen est la résidence du Duc régnant; aux environs on trouve des châteaux et des jardins dans un goût moderne, et que la Duchesse régnante, Princesse infiniment spiri tuelle, gracieuse et aimable, se plaît à embellir et à faire soigneusement cultiver. Le château de Dornbourg surtout, édifice superbe, est remarquable par les souvenirs qu’il offre de l’enfance de l’Impératrice Catherine II,