de voyages que Martin avait faits sur la colline où brûloit un feu surnaturel. Le corps de Martin Waldech fut enterré dans le couvent où il expira et où ses frères, ayant pris l’habit de l’ordre, vécurent et mou rurent occupés d’oeuvres de dévotion et de charité. Ses terres, sur lesquelles personne n’é leva de prétentions, restèrent longtems incultes. C’est ainsi que Martin TValdeck offrit en sa personne un exemple frappant des maux qui suivent presque toujours une richesse mal-acquise et dont on fait un mauvais usage. “ Retournons, ma chère amie, d'un monde imaginaire et fabuleux, dans un monde réel; quittons la maisonnette qui, dans son extrême simplicité, nous a accueillies de tout ce qu’elle peut offrir, ce qui est bien peu de chose ailleurs, mais ce qui est beaucoup, du moins suffisant, dans cette région haute et isolée du Brocken; allons jeter nos regards de tous côtés autour de l’observatoire naturel où nous nous trou vons. Nous sommes en plein jour, et il fait sombre comme à l’entrée de la nuit. En fixant le vaste pays qui se trouve à nos pieds, il semble qu’une vapeur stagnante le couvre, et lui donne l’ap parence d’un océan sans rivage. Ces vapeurs se heurtent et, enfoncées par les vents, elles se repoussent et se combattent. Cette mer d’a bord si calme, devient orageuse et courroucée. Les nuées, en divers pelotons, se roulent sur elles-mêmes, se choquent, se fendent, et, comme 12