Les nouveaux efforts qu’il fit pour rallumer son feu n’ayant pas eu plus de succès que les deux autres fois, Martin renonça à toute ten tative ultérieure et, se jetant sur son lit de feuilles, résolut d’attendre le jour pour commu niquer à ses frères tout ce qui lui était arrivé. La fatigue de corps et l’agitation d’esprit ne tar dèrent pas à l’endormir, et il fut réveillé par de grands cris de joie et de surprise. Ses frères, en s’éveillant, étonnés de trouver le feu éteint, avaient retiré le bois de la fournaise afin de l’arranger pour le rallumer plus facilement, et avaient trouvé dans les cendres trois énormes lingots de métal, que les connaissances en mi néralogie que la pratique donne à presque tous les habitants de ce canton, leur avaient fait reconnaître sur - le - champ pour de l’or le plus pur. Leurs transports se calmèrent un peu quand Martin leur eut appris de quelle manière ce trésor se trouvait en leur possession; car ce qu’ils avaient vu eux - mêmes ne leur permettait pas de douter de la vérité de cette aventure. Mais ils ne purent résister à la tentation de partager la bonne fortune de leur frère. Se re gardant alors comme le chef de la famille, Martin JValdecli acheta des terres et des forêts, fit construire un château, obtint des lettres de noblesse, et fut investi des mêmes privilèges que les plus nobles Barons du voisinage, au grand déplaisir de ceux-ci. Son courage dans la guerre, ainsi que dans les querelles particu-