169 qui faisaient le même métier, et avec lesquels ils avaient eu plusieurs querelles causées par la rivalité, avaient anticipé sur leurs limites et étaient venus marauder dans une portion du bois qui ne leur appartenait point. II pensa de nouveau éveiller ses frères pour aller avec eux les punir de leur audace; mais en considérant les gestes de ceux qui semblaient travailler au feu, un moment de réflexion le fit changer d’o pinion; et, quoique un peu sceptique en pa reilles matières, il conclut que ce qu’il voyait était un phénomène surnaturel. — Que ce soient des hommes ou des esprits, dit l’intré pide jeune homme, et quelle que soit la besogne dont ils s’occupent, j’irai leur demander du feu pour rallumer notre fournaise. Il renonça en même teins à l’idée d’éveiller ses frères. On croyait généralement qu’il fallait être seul pour réussir dans des aventures semblables à celle qu’il allait entreprendre; il craignait aussi que la timidité scrupuleuse de ses frères ne s’oppo sât à ce qu’il exécutât la résolution qu’il avait formée. Prenant donc un long épieu à ours qui était suspendu à la muraille, il partit seul, ré solu de. mettre à fin cette aventure. Avec le même succès que son frère Georges, mais avec un courage beaucoup plus assuré, Martin traversa le ruisseau, monta sur la col line et s’avança si près de cette étrange assem blée , qu’il reconnut dans l’être qui semblait pré sider, tous les attributs du Démon du Harz. Il fut saisi d’un frisson pour la première fois de