168 C’était alors le tour de Martin de veiller. Le coq de la petite basse-cour yenait déjà d’annoncer que la nuit ne tarderait pas à faire place à l’aurore. Il examina l’état de la four naise où le bois était déposé pour être réduit en charbon, et fut surpris de voir que le feu n’avait pas été suffisamment entretenu; car l’excursion de Georges et le spectacle étonnant dont il avait été témoin lui avaient fait oublier ce qui devait être son principal soin. Sa pre mière pensée fut d’appeler ses frères; mais voyant qu’ils dormaient profondément, il respecta leur sonnneil et fournit au feu de nouveaux ali ments sans demander l’aide de personne. Mais le bois qu’il prit était apparemment vert ou humide; car bien loin de ranimer le feu, il parut diminuer encore son reste d’activité. Il courut sur-le-champ chercher du bois bien sec, mis en réserve pour de pareilles occasions; mais quand il revint, il trouva le feu tout - à - fait éteint; c’était un accident sérieux, et dont la suite pouvait être la perte d’une de leurs jour nées de travail. Fort contrarié de cet événe ment, il se mit à battre le briquet; mais l’ama dou avait pris de l’humidité, et tous ses efforts furent inutiles. Il allait alors appeler ses frères, car la circonstance semblait pressante, quand une lumière subite se répandant dans la hutte par la fenêtre et par toutes les crevasses des murs, il en ouvrit la porte et vit le même phé nomène qui avait alarmé ses deux frères. Sa première idée fut que les Müllerhausers,