icr avec ses racines, dont il semblait se servir de teins en teins pour attiser le feu, et sans autres vêtements qu’une couronne et une ceinture de chênes. Georges sentit son coeur défaillir, en reconnaissant le Démon du Harz, tel qu’on en faisait la description, d’après les bergers et les chasseurs qui l’avaient vu autrefois traverser les montagnes. Il retourna sur ses pas en prenant la fuite; mais en y réfléchissant il se reprocha sa lâcheté, et récitant tout bas la prière: „Que tous les peuples bénissent le Seigneur,“ il reprit le chemin de la colline où il avait vu le feu; mais à sa grande surprise, il n’en existait plus aucune trace. Les pâles rayons de la lune éclairaient seuls la vallée; et quand Georges, d’un pas tremblant, le front couvert d’une sueur froide, et ses cheveux se dressant sous son bonnet, fut arrivé à l’en droit sur lequel il avait vu le feu quelques ins tants auparavant, et qui était remarquable par un grand chêne qui semblait au milieu des flam mes, il ne trouva pas le plus léger vestige qui annonçât l’existence de ce qu’il venait de voir. La mousse, le gazon, les fleurs sauvages, tout était intact, et les feuilles du grand chêne étaient chargées de gouttes de la rosée. Il retourna à la hutte en tremblant, et rai sonnant comme son frère aîné, il résolut de ne point parler de ce qu’il avait vu, de peur d’éveiller en Martin une curiosité entreprenante, qu’il regardait presque comme une impiété.