151 change, les effets de tableaux s’agrandissent, chaque colline devient une montagne, et les dé filés des précipices. A mesure qu’on approche du Brocken, dont on apperçoit de plus en plus la tête altière, environnée de nuages qui la drapent de mille manières, le pays prend un caractère plus sévère, plus prononcé; le climat devient plus âpre; même les habitants semblent appartenir à une autre région. Immédiatement au dessus do la ville de Wernigerode, à la hauteur de quatre cents pieds s’élève, sur une montagne, un vieux châ teau entouré d’un jardin et d’un vaste parc. On y parvient assez commodément et l’on se doute combien, à une hauteur aussi considérable, la vue doit embrasser d’objets. Le Comte de Stolberg, des fenêtres de son château, qu’on pourrait appeler un belvedere aérien, voit tout son domaine, ses vallées, ses montagnes, mais surtout le géant de son petit pays, le fameux Brocken, dont la hauteur est de 3393 pieds de Paris au dessus du niveau de la mer. C’est vers ce monarque des montagnes du Harz, ma chère amie, que nous allons diriger nos pas; mais en longeant la vallée qui conduit à son sommet, arrêtons-nous à la petite bour gade, appelée Usenbourg d’après le charmant ruisseau l’Ilse qui promène ses eaux argentées par cette vallée, également nommée d’après le ruisseau, dont les bords sont ravissants, et qui abonde en excellentes truites.