145 rappeler de sa dette bien ancienne, toute sacrée et qui, je crois, n’est pas liquidée encore. Quand on se trouve à Blankenbourg sur la grande place qui est le centre et le marché de la ville, et qui elle-même est déjà assez élevée, il faut, pour arriver au château, d’abord monter 112 degrés, et puis encore une allée de tilleuls qui aboutissent au sommet de la montagne. La cour du château forme un petit quarré, entouré des quatre corps du bâtiment qui, dit- on, contient près de trois cents pièces, salons, chambres, cabinets etc. L’antiquité, le silence, l’oubli y régnent, et une solitude aussi vaste que le bruit et le tumulte des hommes, qui s’agitaient jadis sur le même sol. Aujourd’hui il n’y a d’attrayant dans le château que l’aspect qu’offre chaque côté du vaste bâtiment. On voit les villes de Halbcrstadt, de Quedlinbourg, de Bal- lenstedt et les contours gracieux et fuyants des montagnes qui terminent l’horizon. Malgré le précieux avantage d’une position admirable, d’une vue délicieuse, le château, dont les meubles sont antiques mais encore assez bien conservés, reste inhabité. Il faut absolument, ma chère amie, pour compléter notre course, faire une petite excur sion au vallon de Rubeland à deux petites lieues seulement de Blankenbourg et où se trouvent les deux fameuses cavernes appelées Baumatms- hôhle et Bielshohle, et qui dans ces contrées sont mises au nombre des merveilles de la nature. 10