137 l’homme ne s’ouvrent - ils donc que lorsqu’ils pleurent? Mais où pouvait être Charles? Pourquoi ne revenait-il pas? Une triste année s’écoule, et toujours point de nouvelle de lui. Plusieurs jeunes gens du voisinage briguent la main de Catherine: mais son coeur est à Charles; sa main leur est refusée. Le vieux villageois, grâces aux soins assi dus de sa pieuse fille, atteint un âge très-avancé. Il paie enfin le dernier tribut à la nature, et Catherine seule reste habitante du toit paternel. Fatiguée de souvenirs pénibles et amers qui pèsent sur son pauvre coeur, elle quitte la mai son et la contrée qui l’ont vue naître et se retire, dans la proximité de la Rosstrappe, au sein d’une famille pauvre, mais honnête. Elle a re noncé au monde: il ne lui reste qu’une rémi niscence triste et vague des jours fortunés de sa vie: c’est un angélique adieu dit à la terre. Ca therine, semblable à une rose flétrie par la tem pête, n’est plus qu’un souvenir. L’image de Charles, quoique gravée ineffaçablcment dans son coeur, s’affaiblit insensiblement. L’avenir et la joie, vus par les débutants au théâtre de la vie, que présentent-ils? Que sont- ils? Des labyrinthes lumineux mais sans issue; des perspectives enchantées mais dans le vide; des décorations magiques mais tissues de va peurs. Après nombre d’années Catherine est priée par son hôtesse, dont les jours touchent à leur