134 coeur de Catherine, a épié les regards passionnés de l’illustre hôte: l’alarme s’empare de son coeur, la jalousie enflamme son sang. Quand l’âme est agitée, le repos du corps est un supplice. Charles propose de se rendre au château pour y donner avis de l’accident ar rivé au Seigneur Albert ; à ces mots il disparaît. „I1 me faut absolument le grand air, cela „achèvera ma guérison et vos bienfaits,“ dit Albert à Catherine; „veuillez, aimable fille, me „ conduire au bas de votre colline dans ce châr- „ niant vallon. “ L’air pur du matin, le lever de l’Aurore, le doux parfum des fleurs, la voix du chantre des forêts, tout sourit de nouveau dans la nature, et la terreur s’est désemparée des âmes, comme l’orage de la veille a quitté la vallée. L’air du printems de son souffle vivifiant avait rendu tout son éclat à la nature, et la fleur abattue par l’orage relevait sa tige languissante. Albert, conduit par Catherine, lui parla beaucoup: le feu de scs pensées, leur vivacité, leur éloquence, la .physionomie mâle et belle, la voix tendre et sonore du jouvenceau semblent électriser Catherine: elle a de l’amitié, beaucoup d’amitié pour Charles, qui l’aime avec passion; mais le moment d’aimer n’était point encore venu pour elle. Le voilà arrivé peut-être Le brillant rêve de l’amour va-t-il bercer de scs illusions magiques le doux et innocent prin tems de la jeune ingénue ? La coupe des plaisirs touchera -1 - elle ses lèvres, croira -1 - elle aux