LETTRE II. Lorsque des maux physiques plus ou moins graves ont nécessité, par l’arrêt du médecin, une cure d’eau minérale à la source même, et qu’on est enfin sur les lieux, où l’on espère trouver un soulagement à ses souffrances, et même recouvrer entièrement la santé, dont souvent on ne reconnaît tout le prix, que lorsqu’elle n’est plus notre partage, — que le sentiment, avec lequel on pose le premier pas sur ce sol d’heureux augures, de douces espé rances, de pressentiments flatteurs, est extra ordinaire: il est mêlé de joie, d’appréhensions et de craintes, si naturelles au coeur humain qui, lorsqu’il nourrit un voeu, espère et craint tout à la lois : mais de préférence il s’abandonne aux illusions, car on espère volontiers, et sou vent au delà des bornes du possible, ce qu’on désire avec ardeur. Je l’ai vivement senti à mon arrivée à Alexisbad; et même à un tel degré, que le