Près du château est une pointe saillante de rocher, appelée le siège du commandant, d’où la vue plonge sur tout le pays. Après que le Regenstein eut passé succes sivement de la Maison de Brunsvic aux Comtes de Blankenbourg, au chapitre de Halberstadt, à la Maison de Brandenbourg, et qu’à la fin cette antique forteresse eut longtems été ensevelie dans l’oubli, Frédéric Guillaume, Electeur de Brandenbourg, la fit restaurer en 1671. En 1757, lors de la guerre de sept ans, les Fran çais s’en emparèrent, mais peu après elle fut reconquise par les troupes prussiennes ; c’était, pour ainsi dire, le dernier acte du rôle qu’elle avait joué pendant plusieurs siècles. Elle finit par être démolie. Un soldat prussien octogénaire, qui a servi dans la guerre de sept ans, habite un des antres les moins délabrés du Regenstein. Costumé exactement comme le militaire du tems de Fré déric II., à longue queue, à grandes moustaches, aux boucles roules et poudrées, le vieux guerrier dans un accoutrement, qu’aujourd’hui on nom merait grotesque, rode sur le rocher comme un spectre confiné en ce lieu solitaire, ou comme un soldat des célèbres phalanges du Grand Fré déric, et que la mort semble avoir oublié. Pendant l’été un aubergiste occupe au Re genstein une vaste enceinte taillée dans le roc, et qui autrefois a peut-être été le salon du châ teau. Il y attire beaucoup de monde qui vient s’y amuser, manger, boire, danser et jouir du