123 était attroupé autour (l’un corps qui semblait comme par miracle sorti de terre, une femme septuagénaire, décrépite, passe, s’approche, voit le cadavre, s’élance sur lui, le couvre de baisers et s’écrie que c’est son promis. On la croit folle; car le contraste d’une aussi vieille femme avec ce jeune homme qui ne paraissait qu’enclormi, était risible: mais lame ne vieillit point. A la fin on apprit de la vieille femme l’o rigine de l’aventure. D’après son récit le corps de son promis a dû, pendant un demi-siècle, se trouver dans un endroit oii non seulement il était resté intact, mais où il avait même con servé la fraîcheur de la jeunesse. Revenons à notre pèlerinage. Le Regenstein ou Reinstetn, à une demi- lieue de distance de la ville de Blankenbourg, a été le château que l’Empereur Henri I. fit con struire en 919 sur un grand rocher isolé, pour mieux se défendre contre les Huns. Quoique aujourd’hui en ruines, on voit parmi les débris du château quelques restes de différentes habi tations, (1e casernes, voûtes, caves, cuisines, le tout taillé dans le roc même. Le château pa raît avoir eu deux étages, dont on apperçoit en core distinctement la distribution. En général le rocher, tel qu’on le voit aujourd’hui, ressemble assez au squelette d’une forteresse jadis inex pugnable, lorsque la poudre à canon n’avait pas encore appris à l’homme à faire vomir des masses de fer par des bouches à feu.