108 ciel, l’énorme moulin déjà en grande activité et dans une perfection étonnante. „Es-tu content?“ lui demande le Diable avec le ton et le sourire d’une malice infernale. „As-tu quelque chose à redire ?“ „Rien,“ réplique en balbutiant le meunier glacé d’effroi et déjà, aux conditions convenues, il est sur le point d’accepter l’odieux salaire pour sa félicité éternelle, lorsque soudain il se retracte, en montrant au Diable, avec un transport de joie, qu’une pierre essentielle manque encore au moulin. Le père du mensonge nie d’abord l’absolue nécessité de cette pierre; mais à la fin il consent à la placer. A cet effet il disparaît pour un moment et déjà il revient à travers les airs, muni d’un énorme quartier de rocher; lorsqu’au pied de la montagne, dans le petit moulin, le premier cri du coq se fait entendre. „Nous voilà quittes!“ s’écrie avec alégresse le meunier et s’enfuit. Le Diable, outré de se voir frustré dans son attente, avec fureur démolit son ouvrage; lance dans les airs et éparpille de tous côtés les blocs de granit dont il l’avait construit et en couvre toute la surface de la montagne. Non content de cette vengeance, il lance un quartier de rocher au bas de la montagne et y écrase le petit moulin. Heureusement le meunier n’y était pas en core rentré. Le voilà sans moulin; mais son âme était sauvée.