SUBSTANCES MINÉRALES ET MÉTAUX PRÉCIEUX. 73 culières, mais celle de l’iridium était restée entourée d’obstacles que beaucoup de chimistes habiles n’avaient pas toujours surmon tés. Elle se fait aujourd’hui par des méthodes dues à MM. H. Sainte-Claire Deville et Debray, méthodes qui n’appartiennent pas à la métallurgie proprement dite, mais peuvent facilement s appli quer dans les laboratoires industriels où se traitent aujourd’hui les minerais de platine. «On attaque, dans des vases en fer, l’osmiure d’iridium naturel par la baryte et l’azotate de baryte, qui oxydent tous les métaux et les mettent en combinaison avec cette base. On fait bouillir le produit de l’attaque avec de l’acide azotique, pour chasser l’acide osmique, corps volatil vers 100 degrés et qui est particulièrement dangereux à respirer; il reste un résidu que Ion dissout dans Teau régale. On précipite de cette dissolution l’iridium et le pla tine par le sel ammoniac, qui forme avec leurs chlorures des com binaisons insolubles. On arrive à la séparation absolue de ces deux métaux en fondant leur alliage avec du plomb, dans lequel l’iri dium cristallise, tandis que le platine s’allie au plomb; on les sé pare alors facilement par l’eau régale, qui n’a aucune action sur l’iridium. «Comme produits accessoires du traitement, on obtient de 1 os mium, du ruthénium, du rhodium. » Ces divers métaux figuraient en quantités notables, avec des lin gots de platine et de platine iridié, dans les vitrines de MM. John son, Matthey et C ie , de Londres, à qui il a été décerné un grand prix, ainsi que dans celles de MM. Desmoutis, Quenessen et Lebrun, de Paris, qui ont reçu une médaille d’argent. L’exposition de M. Matthey était remarquable par l’abondance et la pureté des divers métaux du platine, obtenus accessoirement en préparant les 3o kilogrammes d’iridium qui ont été employés par la Commission du mètre pour la préparation des règles desti nées à la confection des nouveaux étalons.