<)0 EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1878. Gr. rv. lieu et place de la fabrique lyonnaise. Crefeld nous envoie chaque jour un nombre croissant de tissus fantaisie et noirs; et, si lacon- Cl 37 / sommation continue à ne rechercher que des produits de qualit*' moyenne, la production allemande ne tardera pas à envahir le marché français. Les manufacturiers de Paris ont ouvert, maintes et maintes fois, les yeux des fabricants lyonnais; ces derniers sont restés sourds trop longtemps aux avis qui leur étaient prodigués, pensant que l’on exagérait le mal à plaisir; mais, en présence des progrès accomplis, ils ont enfin tenu compte des conseils de leurs compatriotes. Ainsi, l’année passée, Lyon s’est mis à fabriquer des soieries noires tramées coton, et quelques fabricants ont traité ces nouveaux genres avec quelque succès. 11 importe qu’ils ne s’ar rêtent pas dans cette voie et qu’ils persévèrent ; Lyon a tous les éléments de succès entre les mains, mais il faut qu’il les mette en œuvre. L’Allemagne n’est pas le seul concurrent que nous ayons à re douter; derrière les Alpes s’élève une autre rivale qui promet, dans quelques années, de n’être pas moins menaçante pour la fabrique française : l’Italie produit déjà d’excellentes failles et des salins très réguliers et d’une très bonne main; l’Espagne, elle- même, s’est mise de la partie et songe à introduire ses soieries noires. La Suisse, qui occupait un rang distingué dans la fabrication des soieries noires, voit depuis quelques années ses articles dé laissés, parce qu’elle s’est obstinée à faire des taffetas fins et mats que la consommation a partout abandonnés; elle ne main tient ses affaires en soieries que dans la production du surrah uni. Étant donnée la multiplicité des tissus employés dans la fabri cation des cols-cravates, il est difficile d’en évaluer le prix moyen. Toutefois on peut dire que, pour les cols-cravates fantaisie, le prix moyen du tissu varie de 6 à 8 francs, et que, pour les cols-cra vates noirs, il est de 6 à y francs. 11 doit être bien entendu qu’une pareille moyenne ne peut donner une idée de la vérité : telles étoffes de fantaisie provenant de tel fabricant coûtent de i 3 à i 5 francs le mètre ; telles autres sont payées de 5 à 6 francs le mètre et au-dessous. Autrefois on tenait à honneur, pour la cravate noire, de n’employer que de