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32 EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1878. Gr. rv. coins de la lunique ou de la loge chez les Romains, du pallium — chez les Grecs, et, quant aux prétendus boulons qui servent à dis- C1 ‘ 37 ' tinguer les divers ordres de dignitaires chinois, tout le monde sait que ces ornements rappellent plutôt les bulles des enfants romains que nos boutons modernes. En réalité, les vrais boutons ne commencent qu’au xvi e siècle à remplacer les cordelières, les ceinturons, les agrafes employées pour retenir les vêtements, et leur fabrication, bien loin de pou voir constituer une industrie proprement dite, n’est alors qu’un pur travail de bijouterie, où l’on emploie, l’or,l’argent, les pierres fines, l’acier quelquefois, travaillés à la main, ou des broderies sur soie, velours, étolfe d’or ou dargent. Dans quelques pays d’Europe, d’Amérique et jusqu’en Asie, l’usage des boutons s’est établi et perpétué comme principal orne ment pour les costumes nationaux, encore en usage parmi les populations éloignées des villes; on a vu même employer, a cet effet, des pièces de monnaie d’or et d’argent auxquelles on avait soudé des queues. L’usage des anciens boutons de luxe s’étant généralisé, leur fa brication acquit plus d’importance, mais comme simple accessoire des industries du bijoutier, du lapidaire, du brodeur et du pas sementier. On le voit, la fabrication de ces ornements ne constituait pas encore ce que nous appelons maintenant d’industrie du bouton.» Les premières manufactures, dignes de ce nom, furent fondées en Angleterre, et longtemps ce pays conservale monopole exclusif de cette fabrication. Aussi, sous Louis XVI, lorsque l’esprit de concurrence s’éveilla chez nous avec la vivacité que l’on sait, lorsqu’on tenta notam ment d’implanter en France la nouvelle industrie du bouton, alors très prospère au delà de la Manche; lorsquon voulut fonder, dans cette intention, une fabrique subventionnée et privilégiée, on ne trouva rien de mieux que d’attirer chez nous des ouvriers anglais. La tentative, disons-le tout de suite, n’eut qu’un médiocre suc cès. L’industrie boutonnière végéta misérablement chez nous, et,