ÉVENTAILS. Gr. IV. Cl. 37. FRANCE. La fabrication de l’éventail constitue l’une des branches impor tantes de l’article de Paris. C’est une industrie essentiellement française. Sans vouloir entrer dans des détails historiques, nous ferons simplement remarquer que, déjà sous le règne de Louis XIV, surtout sous celui de Louis XV, l’éventail a joué un rôle remar quable, et que sa fabrication a atteint, à cette dernière époque, une grande perfection. Les grands artistes du temps n’ont pas dédaigné de peindre des feuilles d’éventails. Leurs compositions étaient souvent des allé gories élogieuses ou satiriques relatives à quelque dame de la cour; aussi les éventails de cette époque sont-ils aujourd’hui très recherchés des amateurs et se payent-ils des prix très élevés. A dater de la dernière période du règne de Louis XVI, l’art de l’éventailliste a commencé à décliner, et, sous le premier empire, on ne fabriquait plus que des produits, riches par la matière et l’éclat des couleurs mais sans valeur artistique. L’industrie de l’éventail a ainsi végété pendant un demi-siècle. Il a fallu les efforts de quelques hommes de goût pour l’élever de nouveau au rang des arts. Les sculpteurs de nacre et d’ivoire ont travaillé à cette résur rection en s’inspirant des anciens éventails. Ils ont été secondés par quelques peintres modernes qui se sont appliqués à décorer les feuilles avec un vif sentiment de l’éventail, et qui ont puissam ment contribué au relèvement de cette gracieuse industrie, toute de fantaisie et de goût. A la fabrication de l’éventail coopèrent un grand nombre d’in dustries diverses. La tabletterie, la dorure, la miroiterie, la pape terie, la plumasserie, l’orfèvrerie, la bijouterie, la ciselure, la