EXPOSITION UNIVEIISEELE DE 1878. Gr. IV. C1 37 CONCLUSIONS. L’heure est venue (le résumer tous les enseignements que l’on peut et que l’on doit tirer tant de l’étude de nos industries que de l’examen des produits français et étrangers exposés au Champ de Mars, en 1878. En ce qui concerne l’industrie des cols-cravates, elle demeure, comme par le passé, le monopole de la France. La seule vraie concurrente qui se dresse à côté d’elle est l’Angleterre. Les Alle mands le savent bien, eux qui, pour vendre leurs produits, soit en Alsace, soit en Angleterre, griffent les cravates de noms an glais, et essayent par là d’en masquer l’origine. 11 ne dépend que de quelques détaillants français, ou plutôt, pa risiens, que la cravate nationale reprenne tout son éclat et jouisse de la faveur publique.Le patriotisme aidant, il v a tout lieu d es pérer qu’au moins en France on ne portera que des cravates fran çaises. Cette industrie se sent si puissante et si bien outillée, qu’elle appelle de tous ses vœux l’application absolue du libre- écbange. En ce qui regarde les industries de la chemiserie et de la lin gerie, nous nous plaisons aussi à reconnaître la supériorité des produits français. Mais cette supériorité ne peut être maintenue que si l’on ne se lance pas, à corps perdu, dans la fabrication des articles ordinaires ; que si les modèles nouveaux et les marques sont respectés en dedans comme au dehors; que si, enfin, les droits sur les matières premières, c’est-à-dire sur les tissus (toiles et cotons), sont sinon supprimés, du moins abaissés. Il est évident que la France n’est pas faite pour la fabrica tion des articles communs; elle sort de son caractère, de son rôle, de son génie, en ne s’occupant que de produire à bon marché. Notre pays est surtout un pays d’artistes; ouvriers et ouvrières sont imbus d’un goût inné, qu’il faut employer et entretenir et non éteindre et étouffer. Sachons donc résister au courant et conser vons à notre pavs le culte du beau et du bon, aussi bien dans les productions industrielles que dans les œuvres de l’esprit.