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COLS-CRAVATES, ETC. 151 moral, qui présentent les mêmes traits industriels. Telles sont les Gr. rv. institutions des sœurs de Marie-Joseph, au Dorât ( Haule-Vienne), — et des religieuses du Bon-Pasteur, à Angers. Ces pieuses femmes se sont vouées à une œuvre de rédemption : elles ont des maisons de refuge, de pénitence, soit pour les prisonnières libérées, soit pour les filles repenties. Ces établissements comptent, en général, un très nombreux personnel; le travail manuel y est la loi. Nous ne faisons que mentionner en passant les diaconesses protestantes; elles ont aussi, dans l’Est et le Midi surtout, un certain nombre d’ouvroirs internes et externes. Enfin les établissements du même genre, mais d’origine et de direction complètement séculières, ne manquent pas non plus dans notre pays. Pour qui voudrait vous résumer par quelques chiffres la situation que nous venons d’ex poser, voici ce que Ton pourrait dire en se tenant dans les limites les plus rigoureuses de la vraisemblance : il doit y avoir en France au moins *2,000 ouvroirs, ayant près de 80,000 élèves; si l’on veut admettre que la moitié de nos religieuses, qui sont au nombre de près de 100,000, travaillent de leurs mains; si l’on tient compte, en outre, de la multitude d’asiles et de pensionnats où le travail des doigts occupe plusieurs heures dans la journée et où les articles sont vendus, on pourra conclure sans exagération que la production industrielle qui sort de toutes ces institutions repré sente le travail d’environ i5o,ooo personnes. Ajoutons que le nombre des ouvroirs augmente tous les jours ; ceux qui existent ne meurent pas et les âmes charitables s’empressent d’en fonder de nouveaux.n Si nous nous reportons à la date à laquelle a été composé l’ou vrage de M. Leroy-Beaulieu, nous devons penser que, depuis 18712, cette situation s’est sensiblement modifiée, et que le nombre des ouvrières s’est, comme celui des établissements religieux, nota blement accru. On sera d’autant plus de cet avis, que M. Leroy- Beaulieu a fait son travail d’après un recensement, qui remonte à 1861. Le chiffre de 100,000 personnes, employées dans les ou vroirs, peut s’être élevé, depuis cette époque, à 180 ou 2 00,000 per sonnes. Or doit-on appliquer à la lingerie seule toute cette vaste armée d’ouvrières? Nous laisserons à d’autres plus compétents que