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150 EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1878. Gr. rv. Nous nous rappelons que, dans presque toutes les grandes villes — de France, on fabrique de la lingerie, et nous nous autorisons des C1 ‘ 37 ‘ renseignements fournis tant sur toutes ces grandes villes que sur les villes spécialement affectées à la lingerie, telles que Saint- Omer, Saint-Quentin, Argenton, Verdun, pour dire que le nombre des ouvrières libres de tous nos départements est certainement beaucoup plus élevé que celui du département de la Seine. Quoi qu’il en soit, nous supposons que leur nombre ne dépasse pas le chiffre de a5,ooo (nous laissons en dehors de ce chiffre les ouvrières en broderie, dont le nombre est si considérable, même celles qui travaillent exclusivement pour la lingerie). Comment évaluer le nombre des femmes employées dans les ateliers? Occupons-nous d’abord des ateliers placés dans les pri sons ; pour ceux-là, le travail est facile : les statistiques officielles existent. Sur les 3,ooo femmes que renferment les prisons, il n’y en a guère que 2,200 à 2,5oo qui soient employées aux travaux de la lingerie, c’est un chiffre presque insignifiant, et qui, chaque année, tend à décroître. C’est dans les établissements religieux que se rencontrent, nous devrions presque dire que se cachent, le plus grand nombre des ouvrières lingères; car il n’existe, sur ces institutions, ni renseigne ments statistiques ni documents officiels. Il faut se livrer à un tra vail qui exige beaucoup d’efforts pour n’arriver qu’à des résultats tout à fait incertains. Le savant économiste M. Paul Leroy-Beau- lieu, n’a pas hésité à tenter l’aventure dans son ouvrage sur Le travail des femmes au xix e siècle, et nous croyons qu’il s’en est tiré aussi bien que possible. «D’après le recensement de 1861, dit-il (1) , il y avait dans notre pays 283 communautés de femmes, comprenant 361 mai sons mères, 5q5 maisons indépendantes, 1 i,o5o succursales et go,/i33 membres.» Et M. Leroy-Beaulieu, après avoir passé en revue et énuméré les plus importantes des corporations qui tiennent des ouvroirs dans nos provinces et dans nos campagnes, poursuit : «Il y a aussi des œuvres d’un autre caractère et ayant un autre but (') P. Leroy-Beaulieu. Le travail des femmes au jix' siècle, p. .876 el suivantes.