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GRAVURE ET LITHOGRAPHIE. 9 Gr. I. LITHOGRAPHIE. ^ 5 ' Il n’y a pas beaucoup d’années encore, au temps de Charlel, de Raffet, de Gavarni et d’autres dessinateurs sur pierre, aussi féconds que spirituels, la lithographie, en France, était ce qu’elle y avait été dès l’origine, un moyen non de reproduire les œuvres d’autrui, mais de tracer, pour les multiplier par le tirage, des com positions originales, des œuvres toutes personnelles. A l’exemple d’Horace Vernet et de Géricault, qui, des premiers, avaient tra vaillé à populariser parmi nous la découverte de Senefelder, les peintres eux-mêmes ne dédaignaient pas de manier le crayon li thographique. Pour ne citer que ceux-là parmi les plus renom més, Delacroix et Decamps s’en sont souvent servis comme, toute proportion gardée, Rembrandt se servait de l’eau-forte, c’est-à- dire afin d’esquisser soit la première pensée d’un tableau, soit telle scène qu’ils jugeaient devoir être d’autant plus expressive que la représentation en serait plus franchement laissée à l’état de croquis. A côté d’eux, il est vrai, quelques dessinateurs-lithographes, M. Aubry-Lecomte, par exemple, et, plus tard, M. Sudre, M. Mouilleron et M. Français, opéraient tout autrement. Ils se pro posaient de rendre, par le fini du travail et l’intensité du ton, la physionomie même des œuvres peintes qu’ils avaient prises pour modèles. En un mot, ils faisaient à leur manière, et d’ailleurs avec un remarquable talent, acte de graveurs, puisqu’ils se con tentaient de traduire un texte qui n’avait été ni composé ni fourni par eux; mais ce n’était là, par rapport aux coutumes de l’époque, qu’une manière de procéder exceptionnelle. Aujourd’hui, c’est le contraire qui a lieu. Les caricatures vul gaires ou les pièces fabriquées au jour le jour pour amuser tant bien que mal la curiosité de la foule sont à peu près les seules lithographies où le rôle de l’inventeur et celui du dessinateur se Classe 5. a